Se préparer à un Marathon, ou débuter en course à pied, demande une excellente capacité à se fixer des objectifs. Il faut également de la discipline, du dévouement et de garder la motivation de courir. En course à pied, tous ces éléments augmentent de manière significative les chances de réussite.
Toutefois, ces capacités ne sont pas innées. Très (trop) souvent la priorité est donnée à la préparation physique (à n’en pas douter très importante).
Pourtant, sans une bonne approche mentale et au fil des semaines d’entrainement, on peut avoir du mal à garder la motivation et le plaisir de courir. Sans parler de l’anxiété engendrée par la peur de l’inconnu à l’approche de la compétition et du stress lié au résultat de la course.
Cet article, a été écrit en collaboration avec Nahim Mehenni du cabinet Mental.Impact.Performance, spécialiste de la préparation mentale. Il accompagne régulièrement des sportifs de haut niveau ainsi que des entraineurs dans leur préparation aux compétitions.
Nous vous expliquerons :
- ce qu’est la préparation mentale ;
- à quoi servent les réponses comportementales ;
- l’intérêt de la préparation mentale et le Marathon (exemple du mur des 30km)
Avec lui, nous avons également créé un guide complet appelé « Préparation Mentale et Fixation d’Objectifs – les clés de la motivation ». Si vous souhaitez le télécharger, suivez le lien ci-dessous:
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La préparation mentale. Pour qui ? Pour quoi ?
Jean Fournier, maître de conférence en Sciences et Techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et Vice-Président de la Société Française de Psychologie du Sport propose de définir la préparation mentale comme « la préparation à la compétition par un apprentissage d’habiletés mentales et d’habiletés d’organisations. Le but principal est d’optimiser la performance personnel de l’athlète, tout en promouvant le plaisir de la pratique et en favorisant l’atteinte de l’autonomie de ce dernier ».
La préparation mentale a donc pour but d’optimiser la performance, le plaisir et l’autonomie du sportif. Pour y arriver, le point de départ est une définition claire et précise des objectifs. Savoir Pourquoi on souhaite les atteindre. Comment on compte s’y prendre. Quoi faire à quel moment est un gage de réussite.
- Le Pourquoi est personnel et étroitement lié à des facteurs émotionnels. Exemples : ne plus se reconnaître dans un miroir. Ne plus être en mesure de jouer avec ses enfants par manque d’énergie ou prise de poids. Vouloir se prouver que l’on est encore capable de réaliser des grandes choses, etc.
- Le Comment est la façon dont on compte s’y prendre. Cela passe par une planification des étapes pour parvenir à ses fins. Ensuite, des moyens à mettre en œuvre ainsi que des réponses comportementales. Enfin, du temps nécessaire pour y arriver.
- Enfin, Quoi faire et à quel moment est la conséquence logique du pourquoi et du comment.
En course à pied, sans les objectifs adéquats et un bonne planification, on prend le risque de faire fausse route et d’aller à l’encontre de problèmes comme de la démotivation, des blessures, une perte de confiance en soi, etc.
A noter que la préparation mentale peut également s’adresser à d’autres publics que les sportifs. En entreprise, elle a toute sa place pour aider les cadres et dirigeants à mieux performer.
« Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir » – Confusius (Penseur)
Les réponses comportementales
En plus de la fixation correcte d’objectifs (voir également les articles Les objectifs et comment garder la motivation de courir, ainsi que Les 15 critères pour se fixer des objectifs) la préparation mentale permet d’entrainer le sportif sur ses habilités mentales d’anticipation et de réponses comportementales.
Là où la préparation mentale est clé pour l’athlète est qu’elle va l’aider à avoir les réponses comportementales adaptées. C’est fondamentale pour le jour de la compétition, notamment au moment où ça ne va pas tourner de la façon qu’il pensait.
Se préparer mentalement c’est :
- Anticiper les impondérables : Forcément les choses ne vont tourner exactement comme on les avait prévues. Il y a toujours des des situations que l’on rencontre uniquement le jour de la compétition (ex. départ en vagues successives, etc.). Se préparer à la surprise est déjà une première étape.
- Se préparer à différent scénarios : Par exemple mon allure n’est pas celle que j’avais prévue pendant mon entrainement. Comment je me comporte pour ne pas paniquer ? Un autre exemple pourrait être comment se comporter lorsqu’on aperçoit sa famille au bord de la route ? Pour faire face à ces scénarios, dès la préparation on peut entrainer ses capacités de concentration, d’être dans l’instant présent. Une façon de faire est de se concentrer sur des éléments techniques très concrets. Des exemples sont : redresser son buste, se focaliser sur son souffle, essayer d’être plus relâché et d’alléger sa foulée.
D’autres impondérables sont la météo, le public, courir avec des autres athlètes. Pour d’autres sports, les décisions arbitrales. Ce sont des conditions que l’on ne peut pas reproduire à l’entrainement.
La différence entre deux coureurs qui sont d’un même niveau, c’est leur préparation mentale et les réponses comportementales face aux impondérables du jour de la compétition.
Souvent, les sportifs ont du mal comprendre qu’ils ne peuvent pas tout maitriser. Même s’ils auront optimisé l’ensemble de leur préparation, il peut toujours y avoir des situations inédites en compétition.
Il faut donc accepter et intégrer que la performance ne dépend donc pas à 100% de sa préparation.
Préparation mentale et Marathon
La préparation mentale et la planification d’objectifs en course à pied sont aussi importantes que la préparation physique. À plus forte raison si l’on souhaite réaliser un Marathon. Tout d’abord parce que s’entrainer pour un Marathon prend beaucoup de temps et demande une modification de ses habitudes (familiales et professionnelles).
Ensuite, il faut s’attendre à être fatigué tant physiquement que mentalement. Il est tout à fait normal d’avoir des jours où les jambes ne tournent pas, ou que l’on ait envie de rester à la maison au lieu de faire sa sortie. Sans parler des doutes sur sa progression voire des peurs de certaines séances difficiles (sorties longues et fractionnées).
Les habitudes alimentaires vont changer également. Spécialement en fin de préparation avec les sorties longues où vous allez considérer vos repas comme du « carburant », ou bien pour la récupération.
Bref, définir au mieux le Pourquoi, le Comment et le Quoi est la meilleure façon de garder sa motivation de courir et de ne pas se sentir dépassé par ses émotions.
Le mur des 30 km – L’impondérable du Marathon
En matière d’impondérable, on dit souvent que lors d’un Marathon les 30 premiers kilomètres sont réalisés grâce à la préparation physique. Les 12 derniers sont réalisés avec ce qui se passe dans sa tête et grâce à sa préparation mentale. Et c’est totalement vrai !
En Marathon, les impondérables surviennent la majeur partie du temps après le 30ème kilomètre. Dans le cadre de sa préparation, le coureur va rarement aller au-delà des 30 kilomètres pour une sortie. Le jour de la compétition, il va donc rentrer dans cette zone inconnue pour lui. Il rencontrera des situations qu’il n’avait pas prévues ou pu prévoir. D’où la préparation de réponses comportementales est très utile pour gérer au mieux la situation.
Ce qu’il faut retenir
- La préparation mentale a pour but d’optimiser la performance, le plaisir et l’autonomie du sportif.
- On a tout intérêt à accepter et intégrer que la performance ne dépend pas à 100% de sa préparation.
- Préparer des réponses comportementales pour faire face aux impondérables.
- Se fixer des objectifs adéquats en course à pied est le meilleur moyen pour garder la motivation de courir, développer sa confiance en soi, et optimiser ses performances