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EPISODE #2 – RÉUSSIR SON PREMIER MARATHON EN ÉTANT DERNIÈRE

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Lorsque Kelly participe en 2017 à son premier marathon à Rotterdam, elle ne s’attendait pas à terminer en dernière position et encore moins à être célébrée pour cela. Focus sur un moment plein d’émotions et qui m’évoque la question : qu’est-ce-que réussir ?  

Après avoir parcouru plusieurs fois des 5km – 10km – 21km, Kelly décide en 2017 de participer à son premier marathon, à Rotterdam. Comme tout coureur qui prépare cette course et s’aligne au départ, elle vit un mix d’émotions : excitation, confiance et crainte.

Par contre, elle ne s’attendait pas à vivre une fin de course incroyable où l’expression « finir mon premier marathon » prend une dimension exceptionnelle.

À travers son histoire je souhaitais mettre en avant que réussir, et en l’occurrence un marathon, est avant-tout un cheminement personnel où chacun définit ce que « réussir » veut dire. La comparaison avec les autres n’a pas lieu d’être. Ce sont les valeurs et être la meilleure version de soi qui importent. Qu’on soit premier ou dernier…  J’approfondirai certainement le sujet prochainement.

Dans cet Episode #2, Kelly nous raconte : 

  • Comment elle a vécu émotionnellement les quelques semaines qui la séparaient de la course
  • Comment elle est parvenue à se dépasser
  • En quoi être dernière à son premier marathon n’est pas une déception.

Particularité du Marathon de Rotterdam

Avant de vous livrer l’interview de Kelly, je souhaitais vous expliquer la particularité du marathon de Rotterdam. Lorsque je décide d’y participer en 2016, mon choix est essentiellement guidé par deux raisons : 1 – ne pas vivre la même mésaventure que le marathon de Rome en 2015 (voir l’article Marathon de Rome 2015) et être à maximum 2 heures en voiture de la ville où se tiendra la course ; 2 – le parcours relativement plat et propice à faire un bon chrono.

Après avoir franchi la ligne de mon troisième marathon, je buvais tranquillement un verre près de la ligne d’arrivée avec ma compagne et mes amis venus me soutenir, quand nous avons entendu une effervescence dantesque, provoquée par l’arrivée du dernier participant.

À Rotterdam, le dernier est fêté comme le premier. Les spectateurs sont encore tous présents et l’organisation prévoit une arrivée triomphale. Cela m’a énormément frappé et c’est véritablement à ce moment-là que j’ai compris ce que réussir un marathon signifie.

Pour comprendre de quoi je parle, regardez cette vidéo de l’arrivée de Kelly en 2017.

Interview Kelly De Ridder

Bonjour Kelly, est-ce que tu peux nous expliquer comment tu en es arrivée à t’inscrire à un marathon ?

Je cours depuis des années. Petite fille, je faisais des exercices avec mon père qui lui pratique la course à pied depuis des décennies. À l’adolescence, je courais parfois avec lui et plus tard j’ai vraiment commencé de manière régulière. Ensuite, petit à petit me vient l’idée de vouloir participer à une course. Au début un 5 km, ensuite un 10 km, puis un semi-marathon. Après en avoir fait plusieurs, l’idée d’un marathon a commencé à me démanger de plus en plus.

Pourquoi Rotterdam en 2017 ?

Le marathon d’Amsterdam est toujours diffusé à la télévision et c’est en regardant une édition que j’ai pris ma décision. Je me suis dit : cette fois j’y vais ! J’ai donc décidé de m’inscrire au marathon de Rotterdam 2017. Tout d’abord pour des raisons pratiques, je voulais courir un marathon aux Pays-Bas. Mais aussi parce qu’ici aux Pays-Bas, tout le monde dit que le marathon de Rotterdam est le plus beau. J’ai voulu le vivre et vérifier ça par moi-même.

En t’inscrivant, est-ce que tu pensais t’embarquer dans une idée un peu folle ?

Je n’avais pas vraiment de peurs mais surtout vraiment hâte d’y être. La seule chose est que je doutais, je n’étais pas certaine d’y arriver. Mais je me suis dit que si ça n’allait pas, je n’allais pas m’acharner. J’abandonnerais mais au moins j’aurais essayé d’entreprendre un objectif qui se serait révélé trop ambitieux.

Finalement, tu n’as pas abandonné et tu es allée jusqu’au bout de ton objectif. Comment as-tu vécu l’approche au marathon et ta préparation ?

Au début, j’ai trouvé cela un peu compliqué de parvenir à bien organiser ma vie privée et professionnelle, et y inclure ma préparation. Par contre, petit à petit les choses se sont améliorées. C’était parfois assez difficile pour mon mari. Les derniers mois, tout tournait autour du marathon. Cela lui demandait de s’adapter également de son côté. Ce qu’il a très bien fait, et je lui en suis très reconnaissante.

J’ai également effectué énormément de recherches sur Internet et en parlant avec d’autres. Ça m’a permis notamment d’apprécier les sorties longues. Etant donné que c’était tout nouveau pour moi, je voulais trouver des réponses à des questions pratiques comme : où aller ? que prendre avec moi ? quoi boire et manger pour me ravitailler ?

D’un côté, je me dis que c’était également une façon de me rassurer, j’avais toujours ce petit doute de ne pas pouvoir y arriver.

Quel était ton état d’esprit sur la ligne de départ et comment s’est déroulé ce premier marathon ?

J’étais assez nerveuse mais j’avais vraiment hâte d’y être. Dans l’ensemble j’étais confiante, j’étais convaincue d’avoir tout fait pour me sentir prête sur la ligne de départ. Je m’étais entraînée pendant des mois et j’avais bien dormi les jours précédents.

Ce jour-là la météo affichait ce que je craignais le plus : chaleur ! Le plus dur de ce premier marathon a vraiment été de pouvoir la gérer car je ne la supporte pas très bien. J’étais tout de même de très bonne humeur au départ, et puis l’ambiance le long du parcours est tout simplement incroyable, il y a tellement de monde et de la musique partout.

Mais au 16ème km, alors que je n’étais même pas à mi-chemin, j’étais déjà pas mal en difficulté. J’avais mal au ventre, je souffrais de la chaleur et c’est là qu’a débuté la véritable lutte contre moi-même.

À chaque kilomètre qui passait je rentrais petit à petit dans un combat. Mais je me sentais encore capable de courir. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais certainement abandonné.

Réussir à terminer un marathon est tout juste incroyable, et ça personne ne pourra jamais me l’enlever ! J’ai suivi mon instinct, mes capacités et persévéré jusqu’à l’arrivée.

Tu m’expliquais que ce marathon s’est quasiment transformé en travail d’équipe.

Oui, tous mes proches étaient là. Je savais que mon mari, mes parents et mon frère étaient présents pour m’encourager. Ils s’étaient placés à des endroits différents du parcours et ça m’a donné de la force pour continuer. Mon frère a même couru avec moi pendant les 12 derniers kilomètres alors qu’il était en jean et petites baskets classiques ! (ndr. on le voit dans la vidéo) Quel héros !

Mon mari m’a beaucoup aidé pendant la course, il a été vraiment très gentil et m’a beaucoup parlé. Mon père lui était à vélo, et roulait sur le côté de la route pour m’encourager. À la fin, tout le monde était si fier que je sois allée au bout !

Est-ce que le fait d’être la dernière participante à rallier l’arrivée a été une déception ?

Non, parce que réussir à terminer un marathon est tout juste incroyable, et ça personne ne pourra jamais me l’enlever ! J’ai suivi mon instinct, mes capacités et persévérer jusqu’à l’arrivée. Et puis évidemment l’accueil à mon arrivée a été extraordinaire. L’escorte de la police, les cotillons, le public encore présent et toutes ces personnes qui m’attendaient sur la ligne d’arrivée pour me remettre la médaille…

Je n’étais en aucun cas déçue. J’avais réalisé mon objectif : conclure un marathon.

J’ai tout de même décidé de participer une seconde fois au marathon de Rotterdam. Je voulais prendre une petite revanche personnelle et ne pas arriver dernière à nouveau.

Avec un peu de recul, quels sont les enseignements personnels que tu en retires ?

Au départ, ça me paraissait un défi et un lutte personnelle tellement énormes. Aujourd’hui, quand il y a des choses difficiles dans ma vie qui me demandent de la persévérance, je repense au marathon. Si je suis parvenue à le faire, je peux réussir beaucoup de choses. Maintenant, grâce aux marathons, je suis convaincue que ma persévérance est bien plus grande que je ne le pensais. De plus, tant dans ma vie privée que professionnelle, j’ose beaucoup plus vite à relever certains défis.

Est-ce que tu t’es fixée d’autres objectifs sportifs ?

Pas pour le moment car il y a d’autres choses dans ma vie qui nécessitent beaucoup d’attention. Mais ne jamais dire jamais. Je cours toujours et continuerai à courir. Et qui sait, je pourrais peut-être participer à un autre marathon dans le futur. Si je devais en choisir un, mon choix se porterait sur le marathon de New-York.

Est-ce que tu pourrais nous partager 3 conseils pour réaliser son premier marathon :

  • Pensez que tout le monde peut y arriver !
  • Prenez tout le temps possible pour la préparation. Lisez et informez-vous un maximum pour savoir à quoi vous attendre.
  • Si possible, inscrivez-vous dans un club pour être encadrés et suivre des programmes spécifiques.

Enfin, si tu devais décrire le marathon en quelques mots :

Force, persévérance et dépassement de soi.

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